Bel article de l’excellent Sébastien Shulz sur les réalités très diverses du covoiturage.
“L’article parvient à trois résultats originaux. Premièrement, il enrichit la littérature de l’économie des plateformes en mettant au jour une typologie de trois modèles de plateforme de covoiturage : « capitaliste techno-marchand », « coopératif techno-militant » et d’« utilité sociale techno-infrastructurel ». Deuxièmement, il contribue à la sociologie de la construction politique des marchés en montrant que le soutien législatif de l’État en faveur des plateformes capitalistes peut se comprendre autant par la force de plaidoyer de ces dernières, que par la préférence culturelle des membres du gouvernement Marcon pour les solutions techno-marchandes aux enjeux écologiques (Pardi, 2021). Troisièmement, l’article montre que, en deçà du droit, le soutien de l’État aux plateformes capitalistes se matérialise par la mise en place d’agencements marchands qui canalisent les covoitureurs vers ces plateformes en contribuant à la construction d’une économie de la captation (Trompette, 2005).”