Une réflexion sur l’informatique frugale qui cite Ellul et Charbonneau, ça fait du bien.
Le green IT et l’IT for green sont des mirages, la question pertinente n’est pas là, et cela fait perdre une quantité importante de temps et d’énergie pour des causes perdues.
Il s’agit de se demander de quels objets numériques nous avons réellement besoin et quels objets numériques nous pouvons nous permettre d’opérer, écologiquement et socialement. La première question doit faire l’objet d’un processus démocratique, technocritique et prospectif. La seconde question appelle les ACVistes à la rescousse (Analyse du Cycle de Vie), mais aussi les chercheures et chercheuses en sciences humaines et sociales, les designers, les développeuses et développeurs, les comptables formés à la méthode CARE, et d’autres, afin de comprendre l’impact total de chaque objet.
Ensuite, il faut agir dans deux directions.
D’abord, fermer ce que nous ne voulons pas ou ne pouvons pas. Cela veut dire que certaines entreprises doivent mourir, certaines doivent réduire, d’autres ne doivent pas naître. Cela veut dire limiter la liberté d’entreprendre, en n’autorisant à exister que les initiatives à l’intérieur du Donut de Kate Raworth, au-dessus du socle social, au-dessous du plafond écologique. Cette limite passera nécessairement par la loi, jamais par l’auto-régulation.
Enfin, il faut construire un numérique convivial et en prendre grand soin. Il faut faire naître un vaste mouvement de SCICs du numérique, qui portent démocratiquement des services libres, utiles, beaux, accessibles, soutenables, choisis, émancipateurs, praticables.