En réponse à Thierry Tetu

Contexte

Dans une publication sur le réseau LinkedIn (lien externe)Hélène Binet (lien externe), directrice de la communication/éditorial et porte-parole chez makesense, présente le site  https://tousexposes.fr (lien externe)  qui alerte sur le niveau d'expositions aux pesticides, et les risques pour la santé.

Dans les commentaires, Thierry Tetu (lien externe), agriculteur et maître de conférences en agroécologie, nutrition végétale et écologie microbienne à l'Université de Picardie Jules Verne, intervient à plusieurs reprises pour disculper les pesticides (“aucune relation entre les cancers des enfants et la teneur en pesticides de L’eau”). 

Il adopte une posture paternaliste (“ Je suis la pour vous ouvrir les yeux et vous faire évoluer : quand on se trompe de causes pour des raisons politiques on se trompe sur la nature des réponses à donner.”) et dénigrante (“Hélène Binet ne semble pas avoir la formation scientifique pour lire des articles scientifiques….”).

J'ai tenté de contribuer au débat, mais c'était trop long pour une publication LinkedIn, d'où cette publication. Ma prise de position est strictement citoyenne, et n'implique en rien le laboratoire MICA, auquel je suis rattaché comme chercheur associé. Ce que j'exprime ici est une parole personnelle et militante, engagée en faveur de l'écologie, et pas une parole de chercheur.

Réponse

Le papier cité par Thierry Tetu (Maternal autoimmune disease and its association with childhood cancer: A population-based case-control study in Denmark (lien externe)) ne disculpe pas les pesticides, il étudie une autre cause possible. Thierry Tetu utilise un procédé argumentatif malhonnête : citer un papier scientifique qui parle d'un autre sujet en se prévalant d'une position d'autorité intellectuelle, universitaire. Le lien entre cancer et pesticides n'est plus controversé me semble-t-il, mais les intérêts financiers des industries chimiques et agricoles sont forts.

Deux sources, parmi de nombreuses, l'une scientifique, l'autre pas :

Mais pourquoi M. Tetu adopte-t-il cette position ? Il a publié en 2017 une étude qui conclut “que le glyphosate n’affecte pas de manière significative la vie microbiologique du sol lorsque celui-ci est employé à dose normale en laboratoire”, citée dans un rapport de l'Assemblée Nationale (lien externe). Cela m'amène à m'interroger sur ses conflits d'intérêts, et à découvrir que son laboratoire est en partenariat avec Bonduelle et Syngenta (lien externe). Bonduelle est une entreprise multinationale d'origine française spécialisée dans la transformation industrielle des légumes : conserves, surgelés et produits frais prêts à l'emploi”, Syngenta est une société d'origine suisse, aujourd'hui chinoise, spécialisée dans la chimie et l'agroalimentaire, issue de la fusion en novembre 2000 des divisions agrochimiques des sociétés AstraZeneca et Novartis”, qui produit des pesticides.

Voilà, le mystère est élucidé.

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Arnaud Levy

Co-fondateur de la coopérative noesya, développeur. Maître de conférences associé et directeur des études du Bachelor Universitaire de Technologie (BUT) Métiers du Multimédia et de l'Internet (MMI) à l'Université Bordeaux Montaigne. Chercheur associé au laboratoire de recherche MICA. Référent Approche par Compétences (APC) auprès de l’ADIUT.