Sur la pensée de droite & les bienfaits du libéralisme
Un dossier de 3 articles en réponse à Michel Stenta
Un parcours guidé, à la découverte des penseurs du libéralisme
Un dossier de 3 articles en réponse à Michel Stenta
Économiste et philosophe politique, théoricien de l'école autrichienne d'économie (élève de Ludwig von Mises), du libertarianisme et de l'anarcho-capitalisme. Soutenant à la fois l'économie de marché et la police d'état, il évolue en 1949 :
À partir de là, il développe une pensée axiomatique sur cette proposition : aucun individu ni groupe d'individus n'a le droit d'agresser quelqu'un en portant atteinte à sa personne ou à sa propriété, ce qu'il appelle l'axiome de non-agression. Il fixe 2 principes supra, la liberté et la propriété individuelles. Il s'inscrit dans un rapport de possession et de domination de la nature, qui est considérée comme un réservoir attendant l'appropriation.
En conséquence, il pense que les marchés doivent être laissés absolument libres, sans aucune intervention de l'État dont il conteste la légitimité. Les lois et l'impôt sont des agressions, donc ne doivent pas exister. Il écrit son utopie libertarienne, L'éthique de la liberté, décrivant une société de propriétaires fonciers. Pour lui, le marché libre conduit à l'utilité sociale maximum.
Il désapprouve la liberté pour les Noirs et le droit de vote pour les femmes, et appelle à l'élimination de la totalité de la structure des « droits civiques », au nom de l'idée que celle-ci piétine le droit de propriété de tous les Américains.Il pense qu'il faut nettoyer les rues de tous leurs clochards et vagabonds, et peu importe ce qu'ils deviennent.
Économiste et philosophe, penseur du libéralisme, prix Nobel, impliqué comme Rothbard et Mises dans l'École autrichienne qui s'oppose à la fois au Keynésianisme et à l'orthodoxie néoclassique.
Il travaille d'abord à expliquer les crises économiques, partant de celle de 1929. Il s'oppose à Keynes à la fois sur les causes et sur les solutions pour en sortir. Pour lui, le problème vient de la création de monnaie qui génère un excès de crédit, analyse proche me semble-t-il de celle de Steve Keen, bien plus tard (bien qu'Hayek blâme la banque centrale quand Keen blâme l'ensemble des banques). Sur les solutions, en revanche, Hayek, Keynes et Keen ne sont pas d'accord. Pour Hayek, il faut arrêter de prêter. Pour Keynes, il faut relancer l'économie par la dépense publique. Pour Keen, il faut annuler les dettes toxiques.
Dans son livre La Route de la servitude, Hayek assimile socialisme et totalitarisme, le premier étant simplement une version moins forte que le second de coercition par l'État. Il prône un libéralisme radical, sans aucune intervention de l'État-providence, que ce soit par l'assurance maladie, l'assurance chômage ou la retraite par répartition. Plus tard, dans La Constitution de la liberté, il décrit sa version de l'utopie libérale, qui définit la démocratie comme un moyen vers la liberté, et non comme une fin en soi.
La souveraineté populaire est pour lui beaucoup moins importante que la liberté individuelle, et il semble partager avec Edward Bernays l'idée du gouvernement invisible :
Les inégalités sont nécessaires au progrès, et il faut laisser une élite méritante ouvrir la voie de la civilisation :
On trouve peut-être là les fondements du roman d'Ayn Rand La Révolte d'Atlas, encore si important dans l'idéologie libertarienne de la Silicon Valley. Quoi qu'il en soit, Reagan et Thatcher puiseront leurs programmes dans cette pensée, au point que cette dernière aurait déclaré, brandissant l'ouvrage, "voilà ce à quoi nous croyons".
Hayek ne se définit pas comme conservateur, au sens où il ne veut pas maintenir les institutions comme elles sont, mais faire advenir un régime de liberté réelle.
Dans son dernier grand ouvrage, Droit, législation et liberté, il dépasse le postulat stérile de la concurrence pure et parfaite en intégrant l'incomplétude de l'information (personne ne peut tout savoir), mais au lieu d'abandonner la main invisible en même temps, il la remplace par un ordre spontané, un phénomène d'ajustement tout aussi magique, qu'il nomme catallaxie.
Il partage avec d'autres économistes de l'École autrichienne une défiance vis-à-vis de la mathématisation de l'économie, et du scientisme en général, vu comme une manipulation socialiste. Il propose une architecture constitutionnelle d'une grande banalité, séparant législatif, exécutif et judiciaire, permettant selon lui de créer une "démarchie" protégeant de la "tyrannie de la majorité". Enfin, il souhaite une concurrence véritable des monnaies, sans banque centrale, permettant d'exercer son libre arbitre.
Les quelques heures à essayer d'entrer dans sa pensée donnent l'impression d'un homme de grande curiosité interdisciplinaire (notamment son intérêt pour la systémique et l'écologie), à l'écriture vive et claire, doué d'un grand sens de la formule et d'un goût de la controverse, mais dont l'œuvre est pleine d'ambiguïtés et de contradictions (notamment sur la relation liberté / droit / législation / état) et ne présente pas la pureté axiomatique de celle de Murray Rothbard.
Friedrich Hayek - lien externe
L'École autrichienne dans le panorama de la pensée économique - lien externe
La constitution de la liberté - lien externe
Préface à L’Imposture économique de Steve Keen - lien externe
Inégalités, dette, finance, crise - selon Steve Keen et al - lien externe
La crise de 1929 et la remise en cause de la théorie néoclassique par Keynes - lien externe
Économiste, auteur majeur de l'école autrichienne d'économie, il écrit contre le socialisme, contre l'historicisme, contre la mathématisation, contre le collectivisme et l'étatisme. Pour lui, l'économie doit étudier les actions humaines, avec toute leur subjectivité.
Le cœur de sa pensée semble être la foi en un ordre spontané optimal par le libre marché, qui n'est jamais prouvé ou démontré :
En conséquence de cela, toute intervention de l'état est négative, puisqu'elle empêche l'équilibre spontané. Il faut laisser les entreprises et les entrepreneurs faire, sans intervenir. Il écrit sur la monnaie et se prononce en faveur de l'étalon-or, qui est pour lui une garantie de non intervention de l'état sur ce terrain.
Dans son livre le plus important, L'Action humaine, il étudie l'économie comme un système complexe, ce qui semble l'inscrire dans la cybernétique et la systémique. L'importance donnée à l'incertitude va dans ce sens. En revanche, il ne semble pas préoccupé par les phénomènes de rétroaction positive menant à des explosions, ou de rétroaction négative menant à des extinctions.
Philosophe libertarien, auteur de l'ouvrage Anarchie, État et utopie. Difficile de trouver quoi que ce soit de nouveau dans sa pensée : propriété de soi, primo-acquisition d'une nature offerte, juste circulation, les poncifs des libertariens. Une seule idée intéressante, une expérience de pensée sur une machine à la Matrix, avec des expériences indiscernables de la réalité. Nozick est persuadé que les humains n'iraient pas dans cette machine, il n'a évidemment connu ni World of Warcraft ni Instagram.
Économiste formé par Ludwig von Mises, ayant particulièrement travaillé sur le rôle de l'entrepreneur, non comme un statut spécifique mais comme une posture, une fonction sociale. Pour Kirzner, l'entrepreneur est en état d'alerte, en détection permanente d'opportunités de générer du profit grâce à une utilisation astucieuse de ressources disponibles.
Nous finissons avec Israel Kirzner la liste des auteurs américains (et autrichiens), et démarrons la liste des auteurs français.
Professeur de philosophie politique et sociale en écoles de commerce, auteur d'ouvrages sur le libéralisme en général et Hayek en particulier. Il dirige entre 2011 et 2017 l'émission Le Monde de la philosophie sur Radio Courtoisie, une radio faisant le pont entre la droite et l'extrême droite.
Publiant d'abord un essai sur la Bible, Job et l'excès du mal, il travaille ensuite sur une Histoire du libéralisme en Europe, qui expose les doctrines libérales françaises, italiennes, allemandes et autrichiennes. Il tente d'inscrire les idées libérales comme une conséquence d'événements historiques majeurs, dans lesquels le christianisme tient une part importante. Il s'oppose au politiquement correct, au socialisme et à la censure.
Il milite pour une privatisation de l'école, financée toutefois par les impôts, afin de lutter contre le monopole éducatif et la bureaucratie inefficace. Il pense par ailleurs que l'athéisme a échoué, et voit un continuum idéologique entre l'Europe occidentale, le Canada et les États-Unis.
Dans son ouvrage Les Deux Républiques françaises, il présente la révolution jacobine et la gauche comme une dictature et une religion, contre lesquelles il faut lutter au nom de la liberté.
Économiste français, professeur à l'Université Aix-Marseille, fondateur des Nouveaux économistes, un groupe libéral radical, anti-socialiste et anti-étatiste. Il dirige le Libre journal des économistes sur Radio Courtoisie entre 1993 et 2015, et rejoint en 2001 l'équipe de campagne d'Alain Madelin. Il ne semble pas avoir produit de pensée originale, reprenant la réflexion de Ludwig von Mises sur les prix comme information et l'égalité fruit de la liberté. Il se pense entrepreneur, ce qui semble recouvrir en réalité une activité de conseil aux entreprises en tant que consultant. Le résumé de son ouvrage Aimez-vous Bastiat ? ressemble à une émission de télé-achat au Vatican.
Il a un fils, Pierre Garello, lui aussi économiste à l'Université Aix-Marseille. À Aix, on est papes du libéralisme de père en fils, semble-t-il.
Économiste et homme politique français (il a rempli différentes fonctions à Aix en Provence), enseignant à l'Université d'Aix-Marseille comme son compère Jacques Garello, membre des Nouveaux économistes.
Il s'illustre en 1991 en écrivant contre Michel Serres un pamphlet niant l'influence de l'homme sur le climat et le trou de la couche d'ozone :
Il a fait partie du Club de l'horloge, un cercle de réflexion situé entre la droite et l'extrême droite. Comme Jacques Garello, il a beaucoup de reproches à faire au jacobinisme et au socialisme, et il ne semble pas avoir produit d'idées originales.
Professeur d'économie et doyen de la Faculté d'Économie de l'Université Aix-Marseille III, il co-dirige la Société du Mont-Pèlerin. Il a publié très peu d'articles scientifiques et d'ouvrages, sur la monnaie, la concurrence et la Chine. Il a en revanche dirigé 36 thèses depuis 1986. Il écrit dans le Journal des libertés, une revue dirigée par Pierre Garello, où écrivent également Gérard Bramoullé, Jacques Garello, Pascal Salin, Philippe Nemo et Henri Lepage. On peut y lire la phrase suivante :
Il signe en 2017 une pétition publiée dans Le Figaro pour soutenir François Fillon, pour lutter contre
La solution préconisée est simple :
Il va sans dire que cette pétition est signée par toute la fine équipe : Jacques et Pierre Garello, Pascal Salin, Gérard Bramoullé, Henri Lepage, ainsi que d'autres personnalités liées à l'extrême droite comme Hervé Novelli ou Marc de Scitivaux.
Jean-Pierre Centi - lien externe
Jean-Pierre Centi dans HAL - lien externe
Jean-Pierre Centi a dirigé les 36 thèses suivantes - lien externe
Société du Mont-Pèlerin - lien externe
Autres aspects des effets économiques des politiques des Banques Centrales - lien externe
Renforcer l’architecture de la zone euro : un vœu pieux - lien externe
«François Fillon doit poursuivre sans compromis sa campagne de rupture pour la France» - lien externe
Longuet, Madelin et les comptes d'amis suisses - Un juge a découvert des virements suspects au bénéfice d'intimes des deux ministres. - lien externe
L'Hommage de Jacqueline Balestier - lien externe
Professeur émérite à l'Université Paris-Dauphine, président de la Société du Mont-Pèlerin de 1994 à 1996 et de l'Association pour la liberté économique et le progrès social (ALEPS) depuis 2017. Il a écrit de nombreux livres pour promouvoir le libéralisme, un manuel de macroéconomie et un ouvrage à la gloire de Frédéric Bastiat. Il pense que le chômage est causé par l'intervention de l'État, il souhaite supprimer le SMIC, et est fermement opposé à l'impôt :
Il est radicalement opposé à l'État :
Et il préfère le contrat à la démocratie :
Essayiste, auteur de l'ouvrage Demain le capitalisme, publié en 1978 et vendu à plus de 100 000 exemplaires, il se définit comme anarcho-capitaliste, inspiré par l'école autrichienne d'économie. Il est membre de la Société du Mont-Pèlerin, administrateur de l'ALEPS et président du conseil scientifique de l'Institut Turgot, un ancien think tank libéral.
Ingénieur des mines, résistant, ministre des armées de Charles de Gaulle, administrateur du Commissariat à l'énergie atomique puis PDG d'Elf et administrateur de CFP (devenu depuis Total). Il soutient l'utilisation de la torture en Algérie par le Dispositif opérationnel de protection (DOP). Il quitte la présidence d'Elf à cause du scandale des "avions renifleurs". Il a œuvré activement pour la recherche scientifique au sein de l'École polytechnique, et a été président de la Ligne nationale contre le cancer. Pierre Guillaumat ne semble pas avoir produit de pensée originale.
Après avoir découvert les penseurs du libéralisme, quelles surprises émergent ?
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