Chapitre
Je ne comprends pas la posture technocritique radicale. L'approche de Stiegler autour du Pharmakon me parle : la technique en général et le numérique en particulier sont capables d'une grande toxicité, et doivent absolument être politisés, c'est à dire discutés, choisis, refusés, encadrés. Mais je ne comprends pas l'approche de Pièces et Main d'œuvre : la technique comme dictature dont il faut impérativement sortir.
Après écoute du podcast "Face au monde-machine", je pars donc en exploration avec 4 livres, pour essayer de comprendre enfin. La question, telle que je la saisis aujourd'hui, peut se poser de la façon suivante. La technique est-elle un outil au service du néolibéralisme (extractivisme, productivisme, capitalisme prédateur...), ou le néolibéralisme est-il un outil au service de la technique (techno-pouvoir, technocratie, trans-humanisme, monde-machine...) ?
Je pars avec l'intuition d'un assemblage de toxicités, comme un couple dysfonctionnel qui empire les défauts de chaque partie, et avec l'espoir d'une technique qui peut-être domestiquée, convivialisée. J'aimerais assez ne pas trop me tromper sur ce sujet, parce que ça fait 20 ans que je construis un savoir-faire artisanal sur le numérique, et que je n'ai en revanche aucune compétence en permaculture.