En utilisant la preuve d'enjeu de façon efficace, Silvio Micali, fondateur d'Algorand, propose une solution de blockchain publique beaucoup plus économe sur le plan énergétique : 0,000008 kWh par transaction. 1 transaction Bitcoin consomme 930 kWh, et 70 kWh pour l'Ethereum. Si ces chiffres sont exacts, et sans que je comprenne pourquoi, c'est même largement inférieur au coût d'une transaction Visa (0,0015 kWh) !
L'écosystème de développement Cosmos, appuyé sur le protocole Tendermint, propose un environnement de développement sobre en énergie, dont la sécurité a été validée par le CEA List en collaboration avec Sorbonne Université. L'écosystème Tezos, lui, s'appuiera sur le protocole Tenderbake, co-conçu avec le CEA List. D'après le rapport "Les verrous technologiques des blockchains" dont Sara est co-rédactrice, "les solutions alternatives à la preuve de travail émergent avec des principes de conception intéressants mais elles doivent encore être validées". Ce travail de validation avance à grands pas, et Ethereum réduira sa consommation drastiquement en passant de la preuve de travail à la preuve d'enjeu. Pour le bitcoin, en revanche, pas d'amélioration en vue, le désastre va continuer.
Une blockchain n'est pas nécessairement publique, avec les problèmes de sécurisation que cela pose. On peut alors parler de blockchain privée, dont les participants sont définis par une autorité centrale, ou de blockchain hybride ("permissioned blockchain"), nommée aussi blockchain de consortium, qui mélange les aspects privés et publics en validant l'identité des acteurs et en définissant leurs droits a priori. Le terme "Distributed Ledger Technology" (DLT) est utilisé pour désigner les blockchains privées et hybrides. On peut toutefois s'interroger sur la pertinence d'une blockchain qui a besoin d'une administration centralisée pour fonctionner. David Teruzzi, ambassadeur pour Algorand, va même plus loin : "Les puristes considèrent qu'on ne peut dans ces cas-là pas parler de blockchain".